Lectures de choix - 3
Enfin les vacances! Enfin du temps pour lire! Voici quelques indispensables de l'année à (re)découvrir.
« Ce que je sais de Vera Candida » de Véronique Ovaldé (L'olivier). L’histoire : « Ce que je sais de Vera Candida » retrace l’histoire de trois générations de femmes dans un pays imaginaire qui nous fait penser à l’Amérique Latine. Rose, Violette et Vera Candida semblent destinées à mettre au monde leur enfant seules et à taire le nom du géniteur… Mais l’héroïne de Véronique Ovaldé, Vera Candida, va en décider autrement… On aime… Le style de Véronique Ovaldé, qui nous fait accrocher dès les premières lignes et sait cultiver les rebondissements tout en finesse. Sa manière de raconter les noirceurs de l’âme humaine mais sans jamais être trop pesante. Ces figures de femmes qui rêvent de liberté, ont tendance à la mélancolie mais sont fortes chacune à leur façon, surtout Rose et Vera Candida. Le roman se lit comme un conte pour rendre hommage aux femmes. Il a été récompensé par le grand prix des lectrices ELLE. C’est pour qui ? Pour toutes celles qui rêvent de s’évader du quotidien, qui s’en sont échappées mais pour qui la route est sinueuse et pour toutes les femmes qui trouvent en elles la force d’avancer.
« Le quai de Ouistreham » de Florence Aubenas (L'olivier). L’histoire : La journaliste Florence Aubenas s’est immergée pendant six mois dans le monde des travailleurs précaires. Embauchée comme femme de ménage à Ouistreham en Angleterre, elle a partagé l’horreur de leur quotidien. De cette expérience, elle a tiré un livre coup de poing sur cette « France d’en bas ». On aime… C’est un récit profondément humain. Elle a su trouver les mots justes pour décrire, sans condescendance ni fausse pudeur, ces bribes de vie. Elle a vécu la crise de l’intérieur. Une réalité que l'on croyait connaître mais que l'on (re)découvre en fait grâce à la plume de l'ex-otage en Irak. C’est pour qui ? Pour les militantes indignées par les injustices et celles qui veulent profiter de leurs vacances pour se frotter un peu à la réalité qui les entoure.
« Les heures souterraines » de Delphine de Vigan (JC Lattès). L’histoire : Mathilde est mère de trois enfants et cadre dans une grande société. Un jour, elle a le malheur de contredire son supérieur. Dès lors, il décide de transformer sa vie en enfer. Thibault est médecin urgentiste et doit faire face chaque jour à la douleur de ses patients. Désespoir amoureux et solitude sont également ses lots quotidiens. On aime… Delphine de Vigan sait trouver les mots justes pour raconter la souffrance de ses deux personnages. Loin de tomber dans le pathos, elle privilégie une écriture presque journalistique pour raconter le quotidien de Mathilde et Thibault. C’est suffisant pour nous communiquer leur solitude. Et on a qu’une envie que cela se termine en happy end. C’est pour qui ? Les optimistes car on sort forcement ébranlé par cette histoire de destins brisés. A éviter absolument, si vous venez de vous faire larguer ou avez des problèmes au boulot.
«Trois femmes puissantes » de Marie NDiaye (Gallimard) L’histoire : Marie NDiaye dépeint le destin de trois femmes d’origine africaine qui luttent chacune pour conserver leur dignité. Norah, doit rejoindre un père qui l’a toujours détestée à Dakar, dans un contexte familial éclaté. Fanta a quitté le Sénégal pour une vie misérable en France avec un mari qui n’a plus rien à lui offrir. Enfin Khady, se retrouve humiliée par sa belle-famille à la mort de son mari et décide de rejoindre une cousine en France. On aime… Tout particulièrement le récit de Khady, personnage fragile et bouleversant. Maire NDiaye a une maîtrise du style incontestable et nous livre à travers ces trois destins une réflexion sous-jacente sur l’immigration et la condition humaine plus que jamais d’actualité. C’est pour qui ? Celles qui recherchent un roman poignant et se sentent concernées par la condition des femmes dans le monde.